Et puis un jour…
Era quì cusi vicina, ma ùn l’avìu mai guardata.
Hè stata ella chi m’ha ghjamata…
Aghju rispostu a la so ghjama com’i marina a quelli di e sirène.
Socu ghjuntu à ella,mi socu incatinàta à ella,comu una prighjunera vuluntàriu.
M’ha dettu: Stà a sente mi e imparà, tene mi cari e sopratuttu, capisce mi e ti daraghju tuttu ciò chi tu vularìa.
Tantu , aghju scurdatu, aghju imparatu.
Oghje l’ha tengu cara e l’ha capiscu , ùn m’avìa micca dettu bucii,mi dà tuttu ciò chi vogliu.
Ùn era micca ciò chi pinsavu , era di più bè e megliu.
Mi dà a forza, mi dà anirgìa, mi face pà chi viaghjissu,
Mi face campa,mi face rispirà,
Sette a sente comu rispireghju.
Corsica ti tengu caru.
Traduction :
Elle était là, si près… mais je ne l’avais jamais regardée.
C’est elle qui m’a appelée.
J’ai répondu à son appel comme les marins à celui des sirènes.
Je suis venue à elle, me suis enchaînée à elle comme prisonnière volontaire.
Elle m’a dit: « écoute et apprends, aime moi et surtout comprends moi et je te donnerai tout ce que tu voudras »
Alors j’ai écouté, j’ai appris.
Aujourd’hui, je l’aime et je la comprends et elle ne m’avait pas menti, elle me donne tout ce que je veux.
Ce n’était pas ce que je pensais, c’est encore bien mieux.
Elle me donne la force, elle me donne l’énergie, elle me façonne pour que j’avance.
Elle me fait vivre, elle me fait respirer…
Écoutez comme je respire…
Corse, je t’aime
Ce texte a été traduit par une jolie Corsinette blondinette aux yeux pétillants de bonne humeur que vous pouvez retrouver sur sa page Facebook U TRASTU chez Angeot ou en prenant le temps de leur rendre visite dans leur chaleureuse boutique du centre-ville d’Ajaccio, 62 Rue Cardinal Fesch. Vous ne le regretterez pas ! 🙂

Voilà qui témoigne bien l’état d’esprit de cette île qu’est la Corse quand on prend le temps de la connaître et surtout d’apprendre son histoire.
Vivre en Corse
C’était en 2008 et je reste convaincue que ce ne fut pas un hasard. À ce jour, je n’aurais sûrement pas pris mes problèmes avec autant de dérision si j’avais dû résider ailleurs. Tout ce qu’il se passe depuis que je suis ici est très particulier. On ne s’en rend compte qu’en prenant du recul les jours où nous faisons le point sur nous-même.
A peine deux mois avant que nous quittions la Bourgogne, dans une voiture place du 1er Mai à Dijon, je m’entends encore dire à ma meilleure amie : « Mais qu’avez-vous tous à vouloir partir habiter dans le sud !? ». Beaucoup de personnes autour de moi rêvaient de partir en bas de la France, à l’est ou à l’ouest peu importe, mais en bas. Et je ne comprenais pas cet engouement. Sauf que 2 mois plus tard, je prenais le bateau vers la Corse avec homme et enfants pour ne plus jamais revenir ! Je ne pouvais pas faire plus au sud :-p
Alors que s’est-il passé ?
Ce sera le sujet de mon prochain livre dans lequel je me dois de raconter cette rencontre avec la Corse. Ce que je vis et ce que j’apprends ici n’a rien de commun avec ce que l’on peut apprendre dans les livres ou dans des endroits dans lesquels les habitants ne font pas corps et cœur avec leurs racines. Car je ne connais aucun support théorique qui puisse vous apprendre le ressenti, les émotions, tous ces sentiments si profonds que l’on découvre en soi et que l’on aurait jamais soupçonnés.
Cette découverte de moi-même, je ne la dois pas seulement à la terre de Corse, mais aussi aux âmes qui peuplent cette île. Il y a un concentré d’artistes, de créatifs, d’écorchés vifs aussi 🙂 mais toujours bourrés d’émotions à fleur de peau. Du vrai, du pur, de l’état brut.

Évidemment, soyons honnêtes, il y a aussi de mauvaises personnes, bien que je ne sois pas convaincue qu’elles soient « Corse pur souche », mais si je devais parler en globalité, je ne retiendrais que des âmes chaleureuses, accueillantes, généreuses, mais Dieu vous en garde, qu’il ne faut pas faire chier ! 🙂

Un bémol toutefois avec un petit carton jaune, c’est parfois la difficulté à s’intégrer dans un groupe qui ne fait rien pour arranger les choses. Je m’explique : vous vous retrouvez au café, ou à l’apéro ou tout autre moment convivial que vous pensez être un super moment à plusieurs avec vos nouvelles connaissances corses. Et là, vous vous retrouvez au milieu d’un groupe qui parle en corse sans vous traduire un seul mot, qui se marre entre deux phrases en regardant votre tête de citrouille de pauvre continental, ce qui bien sûr a le don de vous mettre mal à l’aise. Vous ne pouvez ni participer à la conversation, ni même dire quelque chose puisque de toute façon, on vous répondra en corse !

C’est donc là qu’il faut bien comprendre les choses. Si vraiment vous souhaitez vous lier d’amitié, alors à vous d’être pragmatique et de prendre les choses avec dérision et de vous affirmer. Apprendre le corse est peut-être une bonne solution ! N’y voyez aucune méchanceté, un peu de chauvinisme peut-être, mais n’est-ce pas grâce à cela que la Corse reste à l’état brut ? Nous n’allons pas reprocher à ses âmes d’être ce qui conserve la Corse. Où devrais-je dire, ce qui conservait la Corse, car à mon grand désespoir, en quelques années, l’évolution de l’île nous apporte bien des choses que je trouve dommage. Alors si moi, j’ai mal de voir la Corse se développer trop vite, se bétonner, s’urbaniser à trop grosse échelle, imaginez ce que peut ressentir un corse ! Donc à partir de là, vous commencez à comprendre et à la défendre à votre tour, bien que vous ne soyez pas un enfant du pays. À condition que l’île ait pris votre coeur.
Depuis que je suis ici, j’ai toujours eu toute l’aide et le soutien dont j’avais besoin. J’ai fait et je fais encore des rencontres formidables avec des gens simples, mais déterminés. Dans mon livre je vous raconterai comment nous avons failli perdre la vie un jour de Novembre 2009 dans la montagne corse. Un jour particulièrement horrible dans ma vie, mais qui s’est révélé être la première plus belle preuve de solidarité corse, même quand vous n’êtes qu’une petite pinzutu 🙂 Nous avions été imprudents et la leçon ne s’est pas faite attendre.

Ne prenez jamais les conseils d’un corse comme de l’arrogance. Si vous écoutez bien, vous pourrez sentir le ton très paternel ou maternel, comme lorsque l’on a peur pour nos enfants et que nous les grondons. Ils aiment transmettre leur savoir, leurs expériences, et moi j’aime recevoir et apprendre, c’est donc toujours un plaisir.
Je regarde et j’écoute. Il y a des personnes en particulier qui même sans le savoir m’ont donné, et pour certains, me donnent encore le peps qui me pousse tous les jours. Je parlerai de chacun d’eux dans mon livre (après autorisation et concertation). Alors que tout le monde se rassure, en général quand je cite des personnes, c’est toujours parce-qu’ elles sont positives, donc je n’en dis que du bien ! Je considère que parler des gens que l’on n’aime pas, c’est leur donner trop de valeur et perdre son temps. Bien que ça m’arrive quand vraiment j’ai envie de prendre position, mais je préfère dérouler des lignes de texte pleine de positivité que de parler de crétins…

Et puis, il y a les autres…
Je fais le suivi de certains parcours comme celui de Céline Caddéo. Je ne parle pas forcément du parcours purement artistique et professionnel, mais du parcours qui force le respect et l’admiration, du côté humain, de la personne elle-même. Toutes ces personnalités qui sont de ceux qui croient en eux et en leurs rêves et qui évidemment touche la réussite à force de sacrifices, d’efforts ou des risques que ça comporte. Sans compter tous ceux qui essaient de vous décourager en pensant que vous n’êtes que de grands rêveurs…Et malgré tout, ils sont simples, accessibles, vous papotez sur Facebook, par mail ou encore en MP. C’est ça qui aujourd’hui me persuade que cet état d’esprit peut vous permettre à vous aussi d’avoir envie d’y croire.
Je vous invite, si vous ne l’avez pas encore fait à lire l’article « Céline Caddéo, bientôt son premier album ! » que je lui ai consacré au moment de la sortie du clip Mister Loser que vous pourrez visionner à la fin de l’article. Attention ! Vous pourriez bien vous retrouver à le chanter en boucle dans votre tête toute la journée pendant 3 semaines ! Et si c’est votre cas et que vous voulez pouvoir l’écouter partout, vous pouvez télécharger le single sur la page d’accueil du site de Céline.
Non je ne fais pas de pub, je conseille parce que j’aime, c’est tout 🙂 Elle compose, elle écrit, elle interprète, elle ne choisit pas la facilité et ça me plaît !

Une forte personnalité à laquelle je pense également c’est à Thierry Corbalan : Le dauphin Corse. Voici un exemple qui devrait fermer la bouche des plus plaintifs. Amputé des deux bras, il a su trouver ce qui le ferait continuer. Il réalise des exploits tous aussi incroyables les uns que les autres, très souvent pour des associations et parfois pour se dépasser. Il est doté d’une énergie hallucinante, d’humour, d’autodérision, bref… Des gens qui vous insufflent le courage ! Prenez le temps de vous rendre sur son blog

Il est lui-même entouré de personnes très connues et qui pourtant restent simples, accessibles et engagés, notamment Pascal Olmeta.
Haaa…. Pascal Olmeta ! Celui qui commençait à jouer au foot quand moi je n’avais que 10 ans et qui m’a permis grâce à ses maillots colorés d’attendre les jours de foot avec un peu plus d’entrain, juste pour voir « Le Monsieur coloré » pendant que mon père vociférait devant son poste de télé à chaque vilaine faute d’un joueur ! Un enfer pour nous qui n’aimions pas le foot ! Le maillot qui m’avait marqué à l’époque était le maillot de Panasonic de toutes les couleurs, pour Marseille si ma mémoire est bonne.
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J’aimerais également m’arrêter sur un personnage public de la Corse, d’Ajaccio plus précisément, Dominique Casasoprana.
Je souhaitais l’évoquer pour, encore une fois, montrer que quel que soit l’écart social ou politique, on peut échanger sans se faire éjecter, sous prétexte qu’on ne partage pas les mêmes idées. On ne s’est jamais rencontrés, mais on s’est souvent croisés. Depuis 2009 nous sommes amis sur les réseaux sociaux. Je me suis parfois dit qu’un beau jour il me ferait disparaître de sa liste, car finalement qu’est-ce que je lui apporte ? Je ne suis pas d’un intérêt indispensable. Eh bien non. Lorsqu’il m’arrive de commenter ou de liker ses statuts, j’ai toujours un signe, même si mes actions sont rares. Et pourtant, nous ne partageons pas forcément les mêmes idées.
J’en aurais bien d’autres à citer, comme certaines personnes avec qui j’ai eu la joie de travailler, ceux qui sont passés brièvement mais qui ont laissés une belle empreinte. Ceux que je côtoie tous les jours via des petites choses qui nous lient, que nos rencontres soient physiques ou virtuelles . Ceux qui tous les jours me font un bien fou sans même le savoir. J’espère pouvoir les citer tous dans mon livre, car ils font partis de la toile tissée depuis mon arrivée. Et bien sûr, il y a mes proches dont certains m’ont rejoint et se sont installés en Corse 🙂
Ce que j’attends de ce livre ?
En vérité, je ne suis pas certaine d’en attendre quelque chose. Peut-être une bonne surprise… C’est avant tout un bien-être que de lâcher des émotions contenues. Ça peut paraître curieux pour certains, mais encore faut-il connaitre mon parcours avant la Corse pour comprendre pourquoi je réagis si fort.
Et puis, peut-être ai-je envie de fermer quelques bouches qui se permettent encore de porter des jugements juste sur le récit de vacances d’un touriste mal tombé, ou de tous ceux qui se font une image de la Corse à travers les médias en prétendant savoir, où, comment et pourquoi sans jamais y avoir mis les pieds ou encore sous prétexte qu’ils viennent en vacances depuis dix ans. En tant que vacancier ou en tant que résident, c’est complètement différent !

Et pourquoi en suis-je si sûre ? Parce que moi aussi j’ai jugé sans n’y être jamais venue ! Enfin… juger est un bien grand mot. Disons que j’ai imaginé des choses fausses.
Alors, le point de vue d’une continentale convaincue forcera peut-être certains à voir les choses autrement et à ne pas dire « Ah ben oui, forcément tu dis ça parce que t’es Corse ! » eh bien là, ce n’est pas le cas !
N’arrivez pas en Corse en terrain conquis ou vous retournerez très vite chez vous !

Ne vous comportez pas comme un trou du cul. Ayez l’esprit aussi ouvert que votre plus beau sourire, car même un trou cul, s’il s’ouvre au moment opportun, fini toujours par reprendre son étroitesse habituelle lorsqu’il a terminé son oeuvre ! Et il vous faudra un esprit ouvert. Les étriqués n’aimeront pas la Corse, ils en profiteront et ça se verra.
Voilà… la raison de ce livre, c’est tout ça et bien plus 🙂 Mais « le bien plus » ce sera dans mon récit.
Que dire encore, là, tout de suite ? Rien… Mais peut-être que vous, vous avez quelque chose à dire ?
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J’ai reçu un commentaire très intéressant sur Facebook sur cet article dans lequel il y avait une question : « je reste malgré tout persuadée qu’il faut rester attaché à ses propres racines, la Corse enrichit c’est certain mais est ce au point de devenir quelqu’un d’autre….la question peut se poser »
Et en effet, je me suis dit que cette dame avait raison, d’où l’importance de bien choisir ses mots. Il serait plus juste d’écrire « Comment la Corse à fait de moi quelqu’un de meilleur »
Je n’oublie évidemment pas mes racines, c’est ce qui constitue les souvenirs. Mais l’évidence est là, c’est là Corse qui m’a ouvert l’esprit. En fait cette dame à raison, la Corse ne m’a pas changée, elle m’a révélée, elle m’a donnée la force de me remettre en question.
Vous voyez, tous les points de vue sont bons à prendre, à partir du moment où vous acceptez de les écouter.
Merci à Mumu Mumu 🙂 C’est elle qui vient de poser le titre définitif de mon livre !
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je ne connais pas la Corse, alors j’ai hâte de la découvrir au travers de cette lecture
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Merci 🙂 Je vais faire de mon mieux, c’est un challenge de taille. Je ne voudrais pas que mon enthousiasme trouble la crédibilité de ce témoignage. J’espère le terminer pour la fin de l’ année avec l’aide de tous ceux qui la connaissent beaucoup mieux que moi 🙂
Car c’est avant tout un hommage à la Corse. Je parlerai principalement de son effet positif et de ce qu’elle m’a apporté. La transmission de la connaissance de la Corse elle même, je la laisse aux âmes d’ici qui le feront bien évidemment beaucoup mieux que moi 🙂 Bisous Bernie
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Merci beaucoup et j’aurai plaisir à lire votre livre à venir . Mumu
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Il vous en reviendra un de droit, vous êtes ma 2ème contributrice importante, le titre c’est primordial ! J’espère retrouver tous les contributeurs à l’édition du livre 🙂
A très vite 😉
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J’adore aller en Corse et je comprends ce bien-être que tu en tires… Belle soirée
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Une habituée de la Corse, super ! Et oui on y est si bien. C’est surtout les rencontres que j’y fait qui m apportent de la satisfaction. Et pour me ressourcer je choisi la montagne plutôt que la mer, c’est plus silencieux lol On a l’impression d’être sur le toit du monde, c’est majestueux et ça fait beaucoup de bien. Si tu as l’occasion de revenir fais moi signe 🙂
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Bonjour je m appelle alexandra. Je suis mariee et nous avons 2 enfants. Nous sommes revenues en corse il ya quelques semaines pour remontrer cette magnifique ile a nos enfants et surtout au dernier qui n etait venu que lorsque il avait 1 an… comme nous ils en sont tombes amoureux. Nous souhaitons nous y installer et nous aimerions avoir des conseils de choses a faire, des endroits ou se renseigner pour que nous puissions nous y etablir le plus rapidement possible. Merci d avance pour tes precieux conseils.
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Bonjour Alexandra 🙂
Tout d’abord merci pour ta visite. Le premier conseil que je donne en général et je dirai l’essentiel, c’est d’avoir un intérêt pour la culture Corse et ses habitants, pas seulement pour ses beaux paysages. Comprendre la Corse pour l’aimer et l’aimer pour la comprendre. Pour le reste n’hésite pas à m’écrire via le formulaire de contact 🙂 A bientôt !
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